Xlinks: Le projet d’exportation d’électricité verte du Maroc vers le Royaume-Uni mis en attente
Le projet « Maroc - UK Power », porté depuis 2019 par l’entreprise britannique Xlinks, ambitionnait de relier le sud du Maroc au Royaume-Uni via un câble sous-marin de 3 800 kilomètres, afin d’acheminer de l’électricité renouvelable. D’un coût estimé à 25 milliards de livres sterling, ce mégaprojet visait à produire de l’énergie solaire et éolienne sur une surface de plus de 1 500 miles carrés dans la province de Tan-Tan. Cette énergie propre devait alimenter près de 7 millions de foyers britanniques, soit environ 8% de la demande annuelle du Royaume-Uni, à un tarif estimé entre 70 et 80 livres sterling par mégawattheure, selon les projections de Xlinks, sans validation officielle à ce stade.
Depuis son lancement, le projet avait suscité l’intérêt d’investisseurs majeurs tels qu’Octopus Energy Generation, TAQA, TotalEnergies et GE Vernova. En 2023, il avait obtenu le statut de « projet d’importance nationale » par le gouvernement britannique. Des avancées techniques notables avaient été réalisées, avec la signature d’accords de connexion de 3,6 GW avec le gestionnaire du réseau britannique National Grid, la définition d’un tracé souterrain de 14 kilomètres, et la réalisation des études techniques préliminaires pour le câble sous-marin. Au Maroc, des accords pour sécuriser les terrains et la connexion au réseau local avaient également été signés.
Cependant, en juin 2025, le gouvernement britannique a annoncé son retrait du soutien financier au projet, notamment en refusant de signer un contrat de type « Contract for Difference » (CfD) de 25 ans, qui aurait garanti un prix fixe pour l’électricité. Ce revirement, motivé par des contraintes budgétaires, des risques techniques liés à la complexité du projet, et un recentrage sur des solutions énergétiques plus locales, a conduit Xlinks à retirer formellement sa demande d’autorisation auprès des autorités britanniques début juillet 2025.
Malgré ce recul, le Royaume-Uni réaffirme son engagement à renforcer son partenariat avec le Maroc, tandis que Xlinks, conservant le soutien marocain, cherche à débloquer le potentiel du projet en révisant son approche et en explorant d’autres mécanismes de financement et de contractualisation.
